Deux ans après … retour sur les premiers jours du confinement

Il y a plus de deux ans débutait le premier confinement. Je me permets de vous partager les deux premiers jours de « mon journal d’un confiné » !

Nous sommes bien dans le jour d’après … Au lendemain de l’allocution de notre chef de guerre, pardon d’Emmanuel Macron, oui la France a peur !

Oui j’ai peur !

Cela fait du mal de l’avouer mais comme de nombreux français, oui j’ai peur ! Et je doute qu’avoir répété à de nombreuses reprises que nous étions “en guerre” va nous rassurer. Oui, c’est une épreuve ! Pour la vivre du mieux possible, il y a bien sûr Netflix, les proches pour celles et ceux qui sont en couple, le sport, la lecture, le yoga et beaucoup d’autres moyens de passer le temps …

Pour ma part, je choisis l’écriture comme un moyen de m’évader, de penser à autre chose, de m’exprimer et retrouver une certaine forme de liberté à savoir la liberté de s’exprimer et de penser. Je ne suis pas écrivain, ce texte et peut-être ses textes n’ont aucune prétention, mon orthographe et mon style laissent trop à désirer.

C’est juste un écrit authentique d’un citoyen ordinaire qui entend se libérer de ses inquiétudes, de ses angoisses les plus tenaces et de parler au jour le jour de son quotidien de confiné. Prendre la plume pour se libérer … Une petite photo, un simple mot “liberté et pour la petite histoire, c’est une pancarte d’En Marche à l’occasion de la dernière présidentielle !

J’ai peur de sortir, peur du silence

C’est un peu bête, mais j’ai peur de sortir de mon minuscule logement. Je n’ai pas envie de voir le visage de la peur dans les rues, cette inquiétude qui rôde … Ces traits tirés, cette angoisse montée … Ces gens qui au moment de croiser un de leur semblable décidé d’un pas réfléchi de se décaler sur la droite ou sur la gauche pour s’assurer un bon mètre de sécurité ! C’est ce qu’on appelle “la distanciation sociale” comme ils disent !

J’habite Rennes, une relative grande ville … Jusque-là, les nombreux travaux à côté de chez moi, les cris des écoliers, le bruit des voitures et des scooters, oui le quotidien d’une grande ville, tout cela me fatiguait mais là à cette heure j’ai envie de retrouver du bruit, de la vie … J’ai peur du silence !

J’écris ses lignes durant ma pause en télétravail. Je fais parti de ces millions de Français qui sont consignés à leur domicile. J’attends avec impatience un e-mail, une nouvelle mission pour me sortir de mes inquiétudes. Pour retrouver un peu de sérénité, j’ai éteint radio et télé ! Entre deux missions, je pense à mes proches, à mes parents qui ont dépassé les 65 ans, à ma grand-mère de 86 ans confinée elle aussi dans sa chambre en Ehpad et à mon frère, ma soeur, mes nièces, mon neveu … Oui, je pense à eux !

Véritablement égoïste, j’espère que ce virus ne touchera pas de près ou de loin à ma famille, je ne suis pas croyant mais j’aimerais me raccrocher à un Dieu quelconque et lui demander de prendre soin de chacune et de chacun …

Je reste malgré tout optimiste

Si l’inquiétude est là, je reste malgré tout optimiste. Je pense à l’après, à ce monde qui devra évoluer, la mondialisation à tout va est quelque chose aujourd’hui de dépasser. Il nous faudra recréer un nouveau monde, un monde d’espérance, de solidarité … Je sais qu’à cette heure, mes propos sont utopiques. Mais pensons à l’après … Espérons, souhaitons un autre monde ! Cette épreuve va nous rendre plus forts ! J’en ai la profonde conviction.

Une épreuve pour nous retrouver

En attendant, je pense écouter notre Président ! Et si nous profitions de cette période où nous sommes assignés à résidence tels des opposants politique pour nous retrouver, réfléchir à qui nous sommes, à ce que nous voulons dans la vie, à nos espérances les plus intimes … Cette période ne peut-elle pas être mise à profit pour une bonne fois pour toute prendre du temps pour créer ce projet qui vous tient à coeur depuis longtemps, à se mettre au sport, à lire, à écrire, à créer votre activité en ligne, à se mettre à la musique.

Pour ma part, je vais tâcher de rattraper mon retard question livres. J’ai quelques “Frédéric Lenoir” à lire ou à relire, le livre de Stan Leloup “votre empire dans votre sac à dos” et surtout se former, suivre quelques moocs. J’ai même au gré de mes recherches en ligne identifier quelques livres susceptibles de m’aider à passer le temps et à nourrir ma réflexion comme :

• Voyage autour de ma chambre (j’aime beaucoup le titre, c’est de circonstance pour ma part !)
• Les routes de la soie (après tout est parti de là, c’est-à-dire de Chine)
• Histoire de ma vie de Casanova (oui, ce n’est pas simple quand on est célibataire)
• L’art de la joie (oui, ne l’oublions pas !)
• Le syndrome de la chouquette (le sucre peut s’avérer être un bon soutien dans ce genre d’épreuve)
• Economie utile pour des temps difficiles (un nouveau monde est à construire … ne l’oublions pas !)

De quoi s’occuper et penser à tout autre chose !

Bon, je vous laisse, mon travail m’appelle ! Je viens de recevoir un mail … ou le quotidien d’un télé-travailleur confiné.

Journal d’un confiné : J+2

Nous entamons donc notre deuxième jour “en pleine guerre” ! Encore plus qu’hier, le plus déroutant, le plus déstabilisant c’est le silence. Dans ma rue, les voitures se font rares, très rares. La grue dont le fonctionnement marquait mes réveils est à l’arrêt. Les écoliers ont regagné leurs domiciles. Selon certains amis et collègues, c’est un mal pour un bien, l’air est semble t-il devenu plus pur ! Est-ce une impression ? Est-ce exact ? Je l’espère, ce serait au moins ça !

Je commence déjà à tourner en rond

Cela ne fait que 24 heures que je suis confiné et comme vous malgré mon statut de travailleur en télé-travail, je tourne en rond dans mon logement. J’ai quelques échanges avec des collègues sur Skype, Teams ou sur Messenger et Whatsapp avec des amis, des sms avec les parents. Mais oui, le temps me paraît déjà long. J’ai peur que la solitude me pèse. Pour étendre mes interactions avec autrui, j’ai même imaginé m’inscrire sur un site de rencontre, c’est dire !

Je rêve d’une bière en terrasse entre amis

J’ai choisi de rester en ville durant ce confinement. Pas de campagne pour moi, pas de grand espace, pas de balcon non plus, une seule fenêtre pour aérer mon logement et mon esprit. Et je vois malgré tout que le ciel est bleu, la température très agréable et les deux incitent à sortir. A Rennes, il est prévu 18°C aujourd’hui ! Certains vont rêver d’une bonne bière en terrasse entre amis. Il va falloir pourtant s’abstenir.

Une “dérogation spéciale” pour courir 50 minutes

Car le risque d’amende est bien là désormais ! Et cette sanction éventuelle a alimenté bien des échanges entre confinés sur les réseaux sociaux. Bien sûr, il y avait les plus téméraires et celles et ceux qui disposent des comptes en banque les plus garnis pour qui 38 € ou 135 € n’est rien à côté de leur liberté de circulation. Malgré la pandémie, l’égoïsme et l’individualisme sont toujours bien présents ! Pour ma part comme le citoyen studieux et appliqué que je suis, j’avais rempli hier ce document, “cette dérogation” pour me permettre de courir 50 minutes le long du canal. Il y avait d’ailleurs très peu de monde. Chacune et chacun veillant scrupuleusement d’ailleurs malgré un rythme respiratoire saccadé a tenir cette distance d’un mètre réglementaire ! Il faut bien respecter les mesures barrières.

Netflix, France Inter et l’Opéra

Pour m’occuper, j’ai déjà mon travail puis comme tout le monde, je rattrape mon retard question séries et films sur Netflix. Et j’écoute ou regarde les médias ! On les critique souvent à juste titre mais là, je trouve qu’ils jouent leur rôle. Canal + en clair, France Inter qui bouleverse ses programmes pour offrir toujours plus d’informations, des conseils et de l’échange avec les auditeurs et France Culture qui nous permet avec des programmes riches et variés à enrichir notre culture générale. J’ai même entendu dire que l’opéra de Paris mettait en ligne gratuitement ses spectacles durant le confinement. Je crois bien que je vais me laisser tenter un soir prochain. Ce sera donc une première pour moi, un opéra !

La crainte du frigo se vider

Peut-être comme vous, je regarde avec crainte mon frigo se vider. Je sais pertinemment que je ne vais pas avoir le choix et que je vais devoir me rendre au supermarché le plus proche de chez moi. Oui je redoute le moment ! Les longues files d’attente, ce mètre à respecter, les regards d’inquiétudes, les visages marqués et les traits tirés par l’inquiétude ambiante… Oui, tout cela m’incite guère à faire les 10 minutes de marche qui me séparent du supermarché. Et puis, il y a cette dérogation à remplir, le risque de contrôle de police …

Retour dans le passé

Rationnement, files d’attentes à n’en plus finir, inquiétudes et craintes en tout genre, laisser-passer … Toute la journée d’hier, je me suis dit que c’était donc ça, ce que vivait nos grands-parents, nos aînés durant la seconde guerre mondiale, un vrai climat de guerre ! Comme vous, j’espère toujours que cette situation durera le moins de temps possible.

Aurélien PAGE.